La rééducation par spirométrie incitative est une technique utilisée en physiothérapie respiratoire pour améliorer la fonction pulmonaire et la capacité ventilatoire des patients
I. Introduction :
La spirométrie incitative trouve son origine aux États-Unis, où elle a été initialement utilisée dans l’aéronautique par l’US Air Force pour l’entraînement des pilotes afin d’évaluer, développer et maintenir leurs capacités respiratoires. Cette technique a ensuite été introduite dans le domaine de la rééducation respiratoire grâce à la production et à la commercialisation de petits appareils fonctionnels. Correctement utilisée, la spirométrie incitative constitue un outil de travail précieux, notamment dans la lutte contre l’atélectasie.
L’atélectasie se caractérise par une non-ventilation d’une partie des poumons due à une obstruction bronchique complète. La spirométrie incitative est la seule technique permettant au patient et au masseur-kinésithérapeute (MK) de visualiser les débits bronchiques et/ou les volumes pulmonaires.
II. Définition de la spirométrie incitative :
La spirométrie incitative est une technique de rééducation respiratoire basée sur le principe du feedback. Elle implique un contrôle visuel des débits ou des volumes mobilisés, ce qui encourage le patient à soutenir ou à augmenter ses efforts. Le feedback, ou rétro-information, permet à un système de recevoir des informations sur les résultats de son action, de les modifier en conséquence et ainsi de réguler les fonctions par rétrocontrôle et rétroaction.
III. La spirométrie incitative inspiratoire :
A. Les différents types de spiromètres incitatifs inspiratoires :
Il existe différents types de spiromètres incitatifs inspiratoires, chacun utilisant des critères ventilatoires différents comme supports incitatifs. On distingue notamment :
- Les spiromètres incitatifs inspiratoires débimétriques : a) Le Triflow : Composé de 3 cylindres parallèles reliés entre eux, le Triflow est gradué en cm³/sec (600-900-1200 cm³/s). Une boule se déplace dans chaque cylindre, et un faible débit inspiratoire soulève une boule, tandis qu’un débit plus élevé en soulève plusieurs. C’est l’appareil le plus couramment utilisé. b) L’Inspir’x : Il est composé d’un seul cylindre avec une bague de réglage des débits gradués de 145 à 1800 cm³/s. c) L’Air Eze : Composé d’un cylindre gradué en cm³/s, l’Air Eze utilise une cupule mobile et un curseur pour indiquer la meilleure performance inspiratoire obtenue ou à atteindre.
- Les spiromètres incitatifs volumétriques : a) Le Voldyne : Il est composé d’un cylindre gradué en mL de 0 à 2500, contenant une galette mobile qui se déplace vers le haut lors de l’inspiration. b) Le Control’air : Spiromètre incitatif nucléaire/électronique capable de mesurer plusieurs paramètres ventilatoires et équipé d’un système d’affichage visuel pour aider le patient à suivre ses progrès. c) La bouteille à bulle : Remplie de liquide, elle permet au patient de visualiser ses efforts inspiratoires sous la forme de bulles dans le liquide.
B. Les objectifs de la spirométrie incitative : Les objectifs de la spirométrie incitative comprennent notamment :
- Favoriser l’expansion thoraco-pulmonaire de manière physiologique ;
- Favoriser l’ouverture du calibre bronchique ;
- Favoriser l’expansion alvéolaire ;
- Entraîner la ventilation à un niveau donné de la capacité vitale (CV) ;
- Améliorer la force et l’endurance des muscles respiratoires.
C. Les critères de travail utilisés en spirométrie incitative : Les critères de travail incluent les volumes inspiratoires, les débits inspiratoires, l’apnée télé inspiratoire et la résistance inspiratoire, qui sont choisis en fonction des objectifs spécifiques de la rééducation respiratoire du patient.
