25 novembre 2024

Les bases de l’électrothérapie pour les kinés

Jusqu’à la fin du mois de juin, Kine-Web.com va proposer à plusieurs reprises des articles précisant les différents aspects de l’électrothérapie, aujourd’hui gros plan sur les bases à connaître …

 

 

 

Les dernières nouveautés : 

Le PhysioGO 100 A 

 

  1. Deux types de courants. 

Dans l’industrie on trouve deux types de courants :

  • Le courant galvanique (1):

Courant unidirectionnel. Courant continu, constant.

C’est celui des piles et des batteries.

  • Le courant alternatif (2):

C’est le courant du secteur.

Il est bidirectionnel, c’est à dire qu’il change de sens (un coup positif, un coup négatif). La représentation graphique de ce courant va donc décrire une sinusoïde.

Les courants unidirectionnels ne peuvent pas être appliqués si il y a du matériel d’ostéosynthèse ou une sonde, stérilet, ou tout autre élément métallique dans l’organisme. Ceci car ce courant a un effet polaire. Ainsi, le contact courant avec métal va entraîner un effet iatrogène, c’est à dire de la chaleur qui va entraîner des brûlures.

  1. Utilisation de ces courants en milieu médical.
  • Le galvanique.

C’est avec ces deux types de courants que l’on va faire des générateurs médicaux.

En médecine, le courant galvanique (continu, constant) va permettre l’ionisation.

Le courant galvanique va permettre de donner naissance à des impulsions. On va ainsi donner une succession d’impulsion de courant unidirectionnel.

Une succession d’impulsion représente un courant d’impulsion, un influx d’impulsion.

On peut donner plusieurs formes aux impulsions de courant galvanique (rectangulaire, triangulaire,…).

  • Le courant alternatif.
  1. La haute fréquence.

Le courant alternatif est le courant du secteur. Le courant du secteur est du 50 Hz (fréquence). Cela signifie qu’il s’agit d’un courant qui délivre 50 impulsions par secondes.

Certaines machines permettent de transformer ce courant alternatif en courant galvanique. Or ce courant s’avère inefficace.

C’est un transformateur qui permet de redresser le courant alternatif du secteur et va l’étirer. Cela permet donc d’obtenir un courant linéaire, qui est un courant galvanique mais de pureté meilleure que la galvanique normal.

 

Par la suite, ce courant galvanique obtenu va passer dans un alternateur, ce qui va permettre d’obtenir un courant alternatif mais de fréquence supérieure à celle du courant alternatif du secteur (donc supérieure à 50 Hz). Donc, grâce à un alternateur on va donner la fréquence que l’on veut.

On peut donc réaliser de la haute fréquence, courant qui vont nous être utiles.

Utilisation de la haute fréquence.

Pour un nerf sensitif, la période réfractaire (période qu’il faut au nerf pour redevenir excitable) est de 100 Hz.

Pour un nerf moteur, la période réfractaire est de 65 Hz.

Ainsi, que ce soit des courants excito-moteurs ou antalgique, on va utiliser des courants ne dépassants jamais + de 100 Hz.

Le courant à haute fréquence va être également utilisé pour :

  • Créer des Ultra Sons : La haute fréquence permet de faire vibrer le quartz de l’US, ce qui va entraîner l’émission d’ondes planes vibratoires.
  • Le RADAR (ou ondes longues) : Permet de créer de la chaleur faiblement pénétrante, de 4,5 cm.
  • Les ondes courtes : Permet de créer de la chaleur hautement pénétrante.
  • Les Infra Rouges : Qui ne chauffe que la peau.
  • Le courant biphasique.

Il s’avère qu’un courant rectangulaire est plus efficace qu’un courant sinusoïdal. Or, le courant galvanique, dont l’impulsion permet d’avoir une onde rectangulaire, présente des contres indications. L’idéal serait donc de fabriquer un courant ayant deux impulsions rectangulaires de même intensité mais de signes opposé, ce qui supprimerait l’effet polaire du courant galvanique. Ceci fut réaliser : On a inventé le courant biphasique. Il suffit d’envoyer deux courants galvaniques de signe opposé.

LES DIFFERENTES FORMES DE COURANTS UTILISES EN ELECTROSTIMULATION.

Les courants électriques thérapeutiques se définissent essentiellement :

  • Par le caractère uni ou bidirectionnel du courant et par sa forme générale.
  • Par la forme et la durée des impulsions.
  • Par la fréquence f du courant. On doit dire si f est fixe ou modulée.
  • Par la modulation d’amplitude et la forme de la courbe enveloppe.
  • On ajoute éventuellement la description des salves, c’est à dire des temps de passage et des temps de repos du courant.
  • Dans les courants programmés intervient en plus la notion de séquence, c’est à dire les qualités physiques des courants et la temporisation qui constitue la totalité du programme.

Décrire le caractère physique du courant.

Uni ou bidirectionnel.

La forme des impulsions.

On appelle impulsion une variation de courte durée d’une grandeur physique. Ses formes peuvent variée entre :

  • Trapézoïdale.

Pour une impulsion de courant unidirectionnel on parle d’impulsion monophasique.

Pour une impulsion de courant bidirectionnel on parle d’impulsion biphasique ou impulsion alternative. Là aussi trois formes sont possibles :

Terminologie concernant les impulsions.

Les impulsions ont plusieurs formes géométriques. Mais quelque soit la forme, une impulsion est composée :

  • D’un flanc de monté.
  • D’une partie horizontale, appelée crête de l’impulsion. On parle quelques fois de plateau.
  • D’un flanc de descente.

Entre deux impulsions on a un intervalle, parti où le courant ne passe pas.

Quand on a une impulsion arrondie, on parle d’impulsion hémi-sinusoïdale.

Le courant faradique était une impulsion de la plus courte durée que l’on pouvait fabriquer avant que l’on est les appareils électroniques. C’était une impulsion de 1 ms, qui était en fait un artefact. Aujourd’hui, on arrive à réaliser des courant dont l’impulsion est inférieure à 1 ms. Toutes les impulsions inférieures à 1 ms sont dites impulsions homofaradiques. Elles sont de forme rectangulaire et non des pics.

La durée des impulsions.

On assimile cette durée à la valeur de la crête. Aujourd’hui, la durée des impulsions ne dépasse jamais plus de 1 ms car les chronaxies (temps de réponse d’une structure) des structures sont inférieures à 1 ms. On utilise donc les microsecondes.

Cependant, pour des muscles dénervés on va utiliser des longues durée, allant à 100 ms voir plus, car on n’a plus de chronaxie.

Les impulsions longues.

On peut avoir au niveau d’une impulsion une pente à la place du flanc de monté. On voit cela dans des impulsions longues (au moins supérieure à 5 ms).

L’intervalle.

On parle d’intervalle entre les impulsions que l’on soit :

  • En courant monophasique.
  • En courant biphasique.

La notion de période.

La période T représente le temps que comporte l’ensemble des paramètres qui permet de définir une impulsion.

La période T débute à l’instant du départ de l’impulsion pour finir au même instant de départ de la suivante.

Un courant se défini par le nombre de périodes à la seconde, ce qui correspond à la fréquence f = 1/T.

Sur les courants alternatifs sinusoïdaux, on n’a jamais d’intervalle entre les impulsions. A l’inverse dans les courants biphasiques on a des intervalles entre les impulsions.

Dans une impulsion biphasique, quand on dit qu’elle a par exemple une durée de 200 ms, il ne faut pas oublier dans le paramétrage que l’impulsion négative possède la même durée. De plus, l’intervalle n’est pas donné.

Ce qui devient plus complexe c’est de mélanger dans un courant plusieurs fréquences, ce qui permet de jouer sur toutes les fibres musculaires d’un muscle.

La fréquence.

C’est le nombre de période par seconde.

Le courant du secteur est du 50 Hz, c’est à dire 50 impulsions par seconde.

Dès lors que se succèdent les impulsions les unes derrières les autres on parle de courant d’impulsion. C’est donc un flux d’impulsion. On parle aussi de courant itératifs.

En médecine :

  • De 1 à 800 Hz, on parle de courant de basse fréquence (or dans le corps humain, rien ne fonctionne au dessus de 100 Hz).
  • De 800 à 10 000 Hz, on parle de courant de moyenne fréquence (utilisé pour la production de chaleur).
  • Pour des courants supérieurs à 100 000, on est en haute fréquence.

Le courant à basse fréquence est un courant antalgique.

Le courant à haute fréquence est un courant utilisé pour son effet calorifique et pour l’ionisation.

La modulation de fréquence.

On peut utiliser :

  • Soit des courants à fréquence fixe : C’est à dire que l’on a une fréquence qui ne change pas tout au long du traitement.
  • Soit des courants à fréquence modulée : On va changer la fréquence au décor du passage du courant. Cela va permettre de réaliser un mouvement dans toute son amplitude car cette modification de courant va permettre d’augmenter puis de diminuer la force de contraction musculaire. Il existe une manière intéressante de moduler la fréquence d’un courant : C’est la WOBULATION : On fait partir le courant avec une fréquence donnée (ex : 10 Hz), puis on fait croître cette fréquence jusqu’à une valeur maximale (70 Hz), pour ensuite peu à peu revenir à la valeur initiale. Ainsi, cette modulation de fréquence permet le recrutement neuromusculaire et le relâchement musculaire progressif.

Il faut ajouter à la modulation de fréquence la durée du cycle de wobulation, ce qui va donner la durée du mouvement (rapide ou lent).

Les fibres nerveuses sensitives sont très adaptables, c’est à dire que l’effet du courant antalgique si il reste à une même fréquence va très vite perdre son efficacité. Donc, pour continuellement stimuler les fibres permettant de diminuer la douleur, on va moduler la fréquence afin qu’elle ne puisse pas s’adapter. Ainsi, les fibres nerveuses seront tous le temps stimulées.

La modulation d’amplitude.

Pour produire un mouvement, on va organiser le courant suivant :

 Une courbe enveloppe :

La modulation d’amplitude permet par le changement d’intensité, de contracter le muscle, de maintenir cette contraction puis de relâcher le muscle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *