22 décembre 2024

Interview – Patrick Nenert (Kiné, Cadre Santé) :  » le parcours pour revenir exercer en France n’est pas des plus facile non plus ! »

Cette semaine, gros plan sur Patrick Nenert, Cadre de Santé exerçant dans les Alpes-Maritimes et intervenant à l’IFMK de NICE.

 

– Bonjour, quel est ton parcours professionnel ?

DE en 1985 à Grenoble, quelques saisons dans le sport de haut niveau à la fédération Française de ski surtout axées sur la préparation physique. Puis près de 20 ans en Libéral à Antibes avec une activité sur des champs et des formes très variés, avant d’intégrer l’équipe du Centre Hélio Marin de Vallauris pour prendre en charge les patients amputés. Ensuite l’école des cadres à Aix et maintenant je partage mon temps entre la gestion du service rééducation au CHM (50 rééducateurs) et l’enseignement à l’IFMK Niçois. 

– Travailler en libéral ou en centre, est ce si différent que cela ?

 Plutôt oui, financièrement le niveau de rémunération est très différent mais la qualité de vie liée aux horaires aussi. Le métier sous ces deux formes d’exercice est toujours aussi agréable et gratifiant. l’exercice salarié permet de bénéficier d’une équipe pluridisciplinaire qui rend la réflexion et les propositions thérapeutiques plus complètes ce qui permet de prendre en charge des patients présentant des déficits plus important avec des projets de réadaptation tournés sur leur handicap.

– Pourquoi avoir choisi d’enseigner la formation en école de masso-kinésithérapie ? 

Il me semble qu’à un moment de sa vie professionnelle il est temps de transmettre à ton tour ton expérience d’une pratique aussi variée et complexe que la thérapie de rééducation, l’enseignement est une des formes de transmission.

– Nous sommes en 2014, conseillerais tu un étudiant de devenir kiné ? 

Bien évidemment, si il aime aider les autres, si il est prêt à toucher l’autre aussi. Je pense que chacun peut mettre au bénéfice de la population , ce qu’il aura appris durant ses études sous une forme d’exercice qui correspondra à ses attentes et sa façon d’être. Il y a plein de façons d’envisager la pratique de la kinésithérapie et surement plein de façons encore à inventer.

– La masterisation de la profession est actuellement une priorité, penses tu que nous sommes dans cette obligation ?

Les enjeux qui sont derrière cette mastérisation sont l’accès à l’ingénierie avec la possibilité d’un accès du patient en première intention en libéral et les niveaux de rémunération en salariat. c’est donc important pour la profession mais il ne s’agit pas de faire accéder tout le monde à ce niveau universitaire si cela ne correspond pas à un vrai réajustement vers le haut de nos compétences.

– On parle beaucoup de recherche dans profession, mais ne penses tu pas que l’objectif principal du thérapeute est de …. soigner avant tout ?

Voilà une question qui oriente ma réponse et qui n’est pas acceptable en terme de méthodologie de recherche. Bien sur tu as raison, mais en même temps c’est la progression de notre profession qui nous a amené à ne plus être de simples opérateurs, la phase suivante sera forcement de fournir des travaux de recherche validant les techniques que nous utilisons et éliminant celles qui sont inefficaces.

– Quel est la ligne de conduite pour l’IFMK de NICE ?

Les mémoires demandés aux étudiants Niçois doivent intégrer une réflexion à partir d’une problématique. Quelques étudiants réussissent chaque année à proposer un travail de fin d’études avec une ébauche de recherche, parfois assez élaborée, débouchant aussi parfois sur la publication d’un article ou d’un poster. Bien sur c’est avec grand plaisir que nous même, ou les établissements de stage, les accompagnons dans cette démarche de recherche, mais elle n’est pas obligatoire.

– Que penses-tu des étudiants français qui partent à l’étranger pour devenir kiné ?

Cela n’est pas illégal, cela existe depuis longtemps avec la Belgique, maintenant cela prend une ampleur qui peut inquiéter les étudiants qui ont fait l’immense effort d’être sélectionnés dans le système français, mais le parcours pour revenir exercer en France n’est pas des plus facile non plus. Après il faut que les universités étrangères jouent le jeu et ne proposent pas elle mêmes de biaiser le système français.

– L’avenir de la profession ? 

Entre nos mains ! Si on n’oublie pas de s’en servir pour soigner et si les nouveaux MK veulent bien ne pas reproduire automatiquement le mode d’exercice des ainés et investir des champs nouveaux ou délaissés de notre profession.

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